rapport

Défi Villes Intelligentes

Consultations dans le cadre de la canditature de la Ville de Québec

153

Participants

234

Inégalités et solutions répertoriées

DISCUTER DES INÉGALITÉS SOCIALES DE SANTÉ ET DE LEURS DÉTERMINANTS

Une première ronde de discussion a d’abord eu lieu lors d’une rencontre rassemblant plus de 30 organismes de la Ville. Séparés en quatre groupes thématiques, les représentants d’organismes étaient invités à identifier certains leviers qui pourraient être développés dans le cadre du Défi des villes intelligentes afin de mieux soutenir les interventions ayant des effets sur la réduction des inégalités sociales de santé dans la Ville de Québec.

Puis, du 1er décembre 2018 au 25 janvier 2019, dix cafés-rencontres ont été organisés par des organismes du territoire et animés dans la majorité des cas par l’équipe de Votepour.ca. Lors des groupes de discussion, les citoyens ont été invités à discuter de deux questions principales :

  1. Quelles sont les inégalités sociales de santé (ISS) que vous observez ou que vous constatez dans votre quartier?
  2. Quelles sont les solutions qui vous viennent en tête pour réduire ces inégalités?

Dans les lignes qui suivent, il s’agit donc d’un portrait sommaire des discussions générées.

QUE RETENIR DE LA  CONSULTATION DES ORGANISMES DU TERRITOIRE?

DES EFFETS DE LEVIER SOUHAITÉS PAR LES ORGANISMES

La ville intelligente au service des populations vulnérables

Plusieurs des effets de levier identifiés par les organismes visent l’accompagnement ou le soutien des populations en situation de vulnérabilité. Si la ville intelligente réussit à rendre l’accès à l’information plus simple et à accompagner chaque citoyen dans les différentes trajectoires de services, l’utilisation des principes de la ville intelligente au service de la réduction des inégalités sociales de santé mènerait à une meilleure accessibilité aux services et à l’information. Plusieurs organismes ont aussi mentionné qu’une approche axée sur les données probantes pourrait permettre de réduire les préjugés et la marginalisation des personnes vivant des difficultés particulières.

Selon les participants, en se dotant d’une infrastructure intelligente qui facilite la communication, la proximité, l’empathie et la compréhension de l’autre, la ville intelligente permet de faire un pas de plus vers une ville inclusive et humaine. Elle pourrait notamment soutenir, favoriser ou valoriser les actions de solidarité et de partage menées par les citoyens de la ville. En proposant des portraits compréhensibles et compréhensifs des facteurs qui causent les inégalités sociales de santé dans la ville, les organismes participants voient en la ville intelligente un levier pour leur offrir des outils, favoriser de nouveaux projets et soutenir de nouvelles formes d’engagement citoyen. Globalement, les projets associés à une ville intelligente deviendront des supports supplémentaires aux efforts des différentes organisations qui oeuvrent auprès des populations vulnérables.

La ville intelligente au service des intervenants et des organismes

Pour les organismes participants, la ville intelligente représente différentes opportunités. Par les nouvelles données qu’elle rend disponibles, par les nouveaux canaux de partage qu’elle offre, par les lieux de rencontre qu’elle développe ou par l’expérimentation de nouvelles technologies, la ville intelligente adopte une vision écosystémique de la santé de sa population et des interventions qui visent à l’améliorer.

Tous les projets portés dans le cadre du Défi des villes intelligentes demandent de croiser les regards, de briser les silos, de reconnaître les expertises locales et de mieux comprendre les leviers dont nous disposons déjà afin d’en faire plus pour réduire les inégalités sociales de santé. Pour les participants, ce projet peut favoriser les lieux de rencontre, les moments de partage et les réflexions sur les arrimages à faire et sur les inégalités sociales de santé sur lesquelles intervenir pour garantir que le projet reste à l’image des besoins de nos intervenants. La ville intelligente devient ainsi un levier bien concret pour soutenir le développement d’une vision conjointe et d’une action concertée.

Synthèse visuelle des discussions

QUE RETENIR DE LA CONSULTATION CITOYENNE?

QUELLES SONT LES PERCEPTIONS DES CITOYENS SUR LES INÉGALITÉS SOCIALES DE SANTÉ ET SUR LEURS DÉTERMINANTS?

On constate que les déterminants jugés prioritaires dans la lutte aux inégalités sociales sont le milieu local, physique et social, l’accès aux services ainsi que le logement.

Les projets visant ces déterminants seraient plus susceptibles de recueillir un fort niveau d’acceptabilité sociale puisque ces déterminants sont plus souvent identifiés par les citoyens comme étant liés aux inégalités sociales de santé (ISS).

À l’inverse, les projets qui ne viseraient pas ces déterminants demanderont peut-être plus de justifications ou de démonstrations. Les citoyens participants perçoivent plus clairement leurs propres expériences et, nous le constatons, peuvent avoir une plus grande difficulté à comprendre les déterminants les moins directement visibles des inégalités sociales de santé.

Or, en plus d’être nécessaire pour faciliter l’adhésion, cette étape de démonstration et de dialogue permettrait de développer une compréhension partagée des ISS et de leurs déterminants. Cela pourrait mener à une meilleure mobilisation sociale ainsi qu’à une nouvelle ouverture envers certains groupes marginalisés vivant plus durement ces inégalités.

Un aménagement urbain favorable à un mode de vie sain

Plusieurs citoyens ont signalé que certaines inégalités sociales de santé pourraient être minimisées par des aménagements urbains. Selon eux, ce type d’interventions peut atténuer plusieurs désagréments ayant de l’impact sur la santé des populations, plus particulièrement au niveau de la pollution, du stress ou du mode de vie actif. Pour répondre à la pollution, au stress et aux désagréments causés par le trafic transitoire des quartiers centraux, les citoyens ont mentionné à plusieurs reprises l’aménagement de parcs, l’amélioration de la qualité des trottoirs, la réduction de la pollution lumineuse, l’augmentation du couvert arboricole, l’implantation de mesures d’atténuation du trafic ou l’amélioration de l’accès à des zones vertes.  

On remarque aussi que les citoyens souhaitent l’implantation d’environnements ou de mesures qui favorisent plus globalement un mode de vie sain. Pour ces citoyens, la santé des populations pourrait être mieux soutenue par des mesures visant à encourager les déplacements actifs ou à favoriser une vie de quartier intéressante. Le rôle du cercle social entre aussi dans cette catégorie, alors que plusieurs citoyens affirment que les problèmes d’isolement ou de marginalisation seraient plus facilement considérés s’il y avait plus de lieux de rencontre, favorisant une plus grande cohabitation ou une plus grande ouverture envers certains groupes traditionnellement marginalisés.

L’accessibilité aux services par une approche humaine

La simplification de l’accès aux services est considérée par plusieurs citoyens non seulement comme une solution universelle pour réduire les inégalités sociales de santé, mais aussi comme une façon susceptible de soutenir plus spécifiquement les groupes plus durement touchés par les ISS. On remarque d’ailleurs une sensibilité évidente des citoyens face à la santé des jeunes et des jeunes familles. Les projets soutenus dans le cadre du Défi des villes intelligentes devraient intégrer des idées d’accessibilité à l’information pour les faibles lecteurs, de multiplication des points d’accès, de meilleur référencement entre les points de service, de simplification des processus ou de décloisonnement des trajectoires de services, notamment pour éviter des dynamiques de service qui fonctionnent trop souvent en silo.

Les citoyens notent aussi que la technologie devrait soutenir des relations plus humaines. Pour plusieurs citoyens, la question de l’accès aux services est surtout un problème d’accompagnement, de connaissance des services et d’accès à l’information sur ces services. En plaçant l’expérience du citoyen au coeur d’une démarche de ville intelligente, de nouvelles idées pourraient émerger pour faciliter l’accès aux services.

L’accès à un logement de qualité

L’accès à un logement de qualité est vu comme une solution importante aux inégalités sociales de santé. Le logement est souvent une source de stress pour plusieurs citoyens, lesquels vivent parfois des difficultés multiples qui tendent à s’accumuler, comme :

  • des logements étudiants chers et mal entretenus,
  • des logements financés et situés dans des zones qui présentent beaucoup de facteurs de stress ou un environnement défavorable à un mode de vie sain,
  • des injustices causées par des réglementations pénalisant certains types de locataires,
  • une mauvaise connaissance des droits des locataires,  
  • des listes d’attente longues et parfois inéquitables pour les logements subventionnés,
  • une offre inadaptée aux besoins et aux capacités financières de certains ménages,
  • une pression à la hausse du prix des terrains et un embourgeoisement des quartiers centraux,
  • une mauvaise distribution géographique de l’offre,
  • un manque d’innovation dans les logements alternatifs.

Alors que plusieurs acteurs signalent qu’ils ont l’impression de faire cavalier seul, quelques pistes de solutions ont été identifiées par les citoyens et les organismes. On retient surtout deux solutions : une meilleure connaissance et reconnaissance de la situation, ainsi qu’un appel pour être en mesure de discuter des problèmes associés au logement social à un niveau plus stratégique, réglementaire ou global.

Synthèse visuelle des cafés-rencontres

4 SOUHAITS DES CITOYENS ET DES ORGANISMES ENVERS LA VILLE INTELLIGENTE

À la lecture des perceptions des citoyens face aux déterminants des inégalités et après avoir pris connaissance des solutions envisagées, il est possible d’en dégager certains éléments plus largement acceptés. Ces éléments peuvent être transformés en principes pouvant influencer la candidature de la Ville de Québec au Défi des villes intelligentes.

Le besoin de décloisonnement des trajectoires de services et des missions.

Plusieurs intervenants et citoyens mentionnent qu’il est ardu de bien comprendre les services accessibles à ceux qui vivent des situations plus difficiles. Les missions sont souvent hermétiques et il faut parfois cogner à plusieurs portes avant d’obtenir un soutien, ce qui en décourage plusieurs.

Le besoin de discussion et de rencontre avec l’autre.

En prenant le temps de mieux comprendre les inégalités sociales de santé qui existent à l’échelle d’un quartier, il serait possible de réduire le sentiment de marginalisation et de considérer plus directement la question de la réduction des ISS. Il existe plusieurs solutions simples qui pourraient faire boule de neige si on arrivait à sensibiliser les populations à certaines conditions de santé menant à la marginalisation ou à l’exclusion sociale.

Les solutions locales semblent être plus appropriées que les solutions globales.

Une Ville intelligente devrait chercher à travailler avec des acteurs locaux déjà engagés dans la réduction des inégalités sociales.

La technologie peut simplifier l’accès aux services et à l’information, mais ne doit pas remplacer un contact humain et compréhensif.

Dans la plupart des discussions, le rôle positif de la technologie pour l’intervenant semblait évident, mais les projets visant une interaction entre un citoyen et un élément technologique soulevaient un certain scepticisme.

Fiches courtes : inégalités par personnes touchées

Fiches courtes : solutions par personnes touchées

Fiches courtes : inégalités par déterminant principal

Fiches courtes : solutions par déterminant principal